4 Plans nationaux de relance et de résilience et l’ODD 11 sur les villes et territoires durables

Les États membres de l’UE ont élaboré des plans nationaux de relance et de résilience à la suite de la crise financière de 2018 et de la pandémie de COVID-19. Ces plans ont eu un impact direct sur les gouvernements infranationaux étant donné que ceux-ci ont pour objectif de devenir des villes et des territoires durables et, par conséquent, ils affectent à coup sûr l'ODD 11, qui s'articule autour des villes. Les villes elles-mêmes, en revanche, se sont davantage engagées dans la promotion active d'actions visant à localiser les ODD en tant qu'outil permettant d'accélérer la reprise après la pandémie et la crise. Pour sa part, le FPHN 2023 a pour objectif de continuer à évaluer le processus de reprise après la pandémie de COVID-19 et son interaction avec les ODD pour « mieux reconstruire » afin de s'assurer que toute reprise est durable, juste et verte.

Nos AGLR ont donc mis en œuvre, ou prévoient de mettre en œuvre, des actions concrètes qui favorisent la localisation des ODD et accélèrent la reprise après la pandémie et d'autres crises. Les principales actions ont été listées dans le tableau ci-dessous (les chiffres représentent le nombre d'associations ayant répondu).

Dans l'encadré ci-dessous, nous présentons des exemples de plans de relance et de résilience et de montages financiers des gouvernements nationaux, ainsi que d'autres contributions à la réalisation de l'ODD 11, de même que tous les efforts de mise en œuvre de l'ODD 11 visant la reprise après la crise.

Autriche: le plan autrichien de relance et de résilience soutient les villes et les municipalités autrichiennes, notamment dans le domaine de la transition verte et de la cohésion sociale. L'Association autrichienne des villes (AACT) ne se limite pas à l'ODD 11, mais adopte une approche holistique.

L'Islandea été relativement épargnée par la pandémie et il n'a donc pas été nécessaire de mettre en place un plan de relance spécial.

En Lituanie, le gouvernement national a adopté un plan national de reprise et de résilience ainsi qu'une enveloppe financière. L'Association des pouvoirs locaux de Lituanie (LSA) a jouéun rôle actif dans l'identification des composantes (domaines) pertinentes du plan pour les investissements, dont la plupart reflètent une dimension urbaine et l'ODD 11.

La Serbie prépare actuellement une proposition de programme national d'adaptation au changement climatique, et la Conférence permanente des villes et communes de Serbie (SKGO) participe au groupe de travail chargé de préparer ce document.

En Espagne, un plan national de relance global (https://planderecuperacion.gob.es/) est déjà en place. Au niveau infranational, le Conseil provincial de Barcelone (DIBA) a créé un bureau destiné aux entités locales afin de faciliter l'accès aux fonds de relance européens.

En Espagne, l’Association des municipalités basques (EUDEL) a développé des initiatives d'information et de soutien aux gouvernements locaux concernant les fonds locaux « Next Generation EU » (https://next.eudel.eus/) et a joué le rôle de facilitatrice dans les partenariats entre les municipalités basques et les institutions à d'autres niveaux. Elle a également encouragé les partenariats entre les municipalités.

En Espagne, l'Agence de coopération au développement du Gouvernement basque (eLankidetza) etle Fonds de coopération des autorités locales basques (EUSKADI)ont déjà relié leurs priorités et leurs projets à chaque ODD. En ce qui concerne spécifiquement l'ODD 11, l'Agence de coopération au développement du Gouvernement basquea identifié plusieurs projets de coopération ; les détails sont disponibles ici . Euskal Fondoa a également mené des projets de coopération AKUAL avec le Salvador. Les acteurs de la coopération Euskadi-Pays basque ont joué un rôle de premier plan et sont impliqués dans sept projets phares concrètement liés aux ODD. L'un de ces projets, « Opengela », promeut un écosystème vert et inclusif dans les transports, les villes et la planification urbaine et concerne directement l'ODD 11. Des informations complètes sur les projets phares sont disponibles ici .

Aux Pays-Bas, l'Association des municipalités néerlandaises (VNG) a mis au point divers produits destinés à aider les municipalités à faire face à l'impact social et économique des mesures de lutte contre le coronavirus. Le Comité COVID-19 sur l'impact social a publié un rapport intitulé « Sortir de la crise plus forts sur le plan social. » VNG veille également à ce que les programmes de relance des municipalités soient pris en considération au niveau national, afin que des liens nationaux, régionaux et locaux puissent être établis, et communique ce dont les municipalités ont besoin et comment elles peuvent contribuer à la réalisation de villes et de communautés durables sur le plan social, économique et physique (ODD 11). Adoptant une approche entièrement nouvelle et innovante pour atteindre l'ODD 11, VNG a développé et lancé en 2022 ses « Sustainable Development Goalggles » : un test virtuel de durabilité urbaine qui consiste en une expérience de jeu de réalité virtuelle de quatre minutes, utilisé dans les congrès pour donner un aperçu de divers éléments pertinents pour l'ODD 11, dans lequel les joueurs (fonctionnaires municipaux) doivent éliminer les éléments qui ne sont pas conformes à l'ODD 11.

Et quel a été l'impact de l'invasion illicite de l'Ukraine par la Russie ?

L'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie a déclenché une transformation du secteur de l'énergie sur tout le continent européen et dans le monde entier. La crise énergétique qui en résulte a contraint les gouvernements à accorder, dans leurs plans nationaux de relance et de résilience, une plus grande attention à la priorité de l'ODD 7 « une énergie propre et abordable pour tous » en tant qu'élément central, afin de protéger les groupes les plus vulnérables.

Nos AGLR ont mis en œuvre des actions clés spécifiques pour faire face à la crise énergétique actuelle. L'action préférée des répondants à l'enquête a été la facilitation de l'échange d'informations avec les GLR et l'accès aux ressources d'information sur le recyclage (35 % des répondants). Les AGLR se sont également concentrées sur des actions clés de plaidoyer (29 %) pour s'assurer que les points de vue et les intérêts de leurs GLR étaient dûment pris en compte lors de l'adoption de la législation liée au secteur de l'énergie (par exemple, par le dialogue, la coopération, la consultation, les relations interpersonnelles, etc.). Les AGLR ont également constaté la nécessité d'un marketing actif (21 %) pour la coopération internationale et/ou la participation à des événements internationaux visant à promouvoir l'échange d'expériences, le développement d'actions de plaidoyer communes, etc. Cependant, seul un petit pourcentage s'est concentré sur la mobilisation d'un soutien financier pour aider à résoudre les besoins énergétiques à long terme (6 %) ou sur la coopération à la réalisation de nouveaux projets européens dans le domaine de l'énergie (2 %) pour faire face à la crise énergétique émergente (par exemple, les propositions de reconstruction des installations énergétiques ou d'augmentation des énergies renouvelables, etc., préparées à la suite de l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie). Le nombre d'associations ayant répondu est indiqué au-dessus des colonnes orange dans le graphique suivant.

Exemples d'actions et/ou de projets planifiés ou mis en œuvre en réponse à la crise énergétique actuelle

En Belgique, l'Association de la ville et des communes de la région de Bruxelles-Capitale (Brulocalis) a mis en place des groupes de travail sur l’épargne énergétique dans les centres sportifs et les bâtiments publics.

Au Luxembourg, l'Association des villes et communes luxembourgeoises (SYVICOL) a élaboré un recueil de bonnes pratiques disponible à l'adresse suivante : https://www.syvicol.lu/fr/dossiers-thematiques/zesumme-spueren .

En Moldavie, le Congrès des autorités locales de Moldavie (CALM) entretient des contacts permanents et des sessions de communication avec les autorités centrales compétentes.

En Serbie, la Conférence permanente des villes et communes (SKGO) a promu le plan d'économie d'énergie adopté par le Gouvernement national pour le secteur public par l'intermédiaire de son Réseau de gestionnaires de l'énergie et d'autres canaux d'information.

En Slovénie, l'Association des communes urbaines de Slovénie (ZMOS-SI) a fourni à ses membres des informations provenant de la Convention des maires et a partagé les meilleures pratiques utilisées au niveau international par les villes pour économiser l'énergie ; par ex., le programme Cities Energy Saving Sprint. Elle s'est également engagée dans un travail de plaidoyer pour faire en sorte que les entités publiques locales soient incluses parmi les bénéficiaires de toute mesure nationale de l'État (par ex., les réglementations sur le plafonnement des prix).

En Espagne, eLankidetza - Agence de coopération au développement du Gouvernement basque etEuskal Fondoa - Fonds de coopération des autorités locales basques (EUSKADI)ont participé au projet phare Énergie-Ekiola + Climat-Ondarea : https://www.euskadi.eus/contenidos/ informacion/docs_interes_transicionsocial/es_def/adjuntos/ENG-Programa-prioridades.pdf

En Suède, l'Association suédoise des collectivités locales et des régions (SALAR) a mis en place des mesures d'économie d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique et a veillé à ce que les membres de l'association reçoivent une compensation financière de l'État pour les coûts élevés de l'énergie.

En Ukraine, l'Association des villes ukrainiennes (AUC) s'est efforcée d'attirer des partenaires internationaux pour fournir aux municipalités ukrainiennes des générateurs d'électricité après que les bombardements russes ont considérablement exacerbé la crise énergétique. L'AUC a également promu spécifiquement l'ODD 7 sur l'énergie propre dans le cadre de ses activités et événements.

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